Fauvisme

Une atmosphère spéciale règne sur les œuvres. Les formes sont simplifiées, et le peintre s’emploie à façonner ses couleurs par de larges aplats de peinture. Gauguin, séduit par les couleurs magnifiques de Tahiti, tente d’en exprimer tout l’éclat et l’intensité dans ses tableaux, simplifiant le dessin et mettant l’accent sur l’ambiance générale. Au fil des ans, les peintres fauves vont poursuivre cette recherche dans les coloris, et les contours se fondent en des taches colorées, les couches de peinture sont épaisses et pures. Assez spontané le fauvisme exprime un caractère vif et nature, quelque chose de sauvage, à l’image de la peinture primitive. Les artistes du fauvisme font preuve de beaucoup d’audace pour bousculer les codes très cadrés de la peinture.

Ils mettent en avant leur instinct en termes de tons, qu’ils aiment assez violents et spectaculaires. Ils affrontent et bouleversent en opposition à l’impressionnisme. La lumière, l’éclaircie, la distinction par les traits largement découpés au pinceau donnent une atmosphère assez moderne, qui expose ses rubans de couleurs à la manière d’un arc en ciel. Des artistes qui mettent en place les codes de l’abstraction en peinture. Les précurseurs sont Matisse, l’exubérant Derain et son disciple Vlaminck, inspirés des travaux de leur Maître Gustave Moreau.

Leurs tableaux expriment des émotions sauvages, aux couleurs souvent discordantes et qui ne prêtent absolument pas cas des couleurs naturelles que présente le sujet peint.

L’extravagance arrive donc par le biais de la couleur. Les compositions sont innovantes et parfois criardes. Matisse confirme ce que tout le monde tente de décrypter «quand je mets un vert, cela ne veut pas dire de l’herbe et quand je mets un bleu cela ne veut pas dire le ciel ». Marquet, quand à lui, peint des tons plus sombres et austères, ce qui le différencie de ses confrères, il opte pour la simplification des formes dans ses tableaux qui évoquent Paris, la Seine.

Les codes sont bousculés, les couleurs rayonnent et ne s’apparentent à rien de déjà vu. Le fauvisme joue dans la cour de l’avant-garde. Un mouvement d’une courte durée dans l’histoire de l’Art, mais qui n’en fut pas moins intense et porteuse d’inspiration pour les générations qui allaient suivre.