Le Manifeste des peintres futuristes est signé le 11 février 1909 par Umberto Boccioni, Carlo Carra, Luigi Russello, Gino Severini et Giacomo Balla. Ils créent une idéologie de la peinture inspirée de l’industrialisation des villes, du mythe de la vitesse, et de la décomposition de la couleur et de la forme. La géométrisation des formes est prononcée et la décomposition des mouvements sur la toile lui donne sa propre identité.
L’époque est tendue, le climat politique et social renvoie les jeunes artistes à un désir de tout changer, de repartir à zéro. Ainsi naissent les futuristes, sorte de guerriers de la peinture, qui se réalisent dans des œuvres assez radicales et fasciste parfois. L’effet recherché est basé sur la dynamique et la vitesse, pour faire oublier le côté statique de la peinture. La perception des corps est rendue abstraite par le trait excessivement vif qui trace leur mouvement dans l’espace de la toile. L’attention doit être attirée par le mouvement lui-même et non pas par l’objet, le lieu ou le modèle. Un peu à la manière d’un instantané photographique qui inspirera de nombreux artistes du mouvement. Marcel Duchamp en est le précurseur avec sa toile « Nu descendant l’escalier » qui fait scandale.
L’esthétisme jusqu’alors prôné est jeté aux orties. Tous les éléments de l’œuvre sont mis en mouvements, les uns par rapport aux autres. L’attention ne se fige pas sur un seul élément parce que tous, présentent les caractéristiques de l’action. Chaque objet, personnage, lieu ou environnement traité est décomposé d’une manière dynamique de façon à laisser entrevoir une perception animée. À la fin de la Première Guerre, le groupe se dissout. Une tentative de lancer le second futurisme apparaît quelques années plus tard, où la machine et le robot tiennent une place encore plus prépondérante que dans les œuvres de la précédente génération.
Les artistes Prampolini, Pannagi et Palaolini en sont les initiateurs.
Quelques années plus tard, impliqué au cœur de la seconde guerre mondiale dans les idées fascistes, le mouvement futuriste subit les foudres de l’ensemble de l’académie des arts qui dénoncent ses accointances en désaccord avec l’idéologie artistiques en elle-même. Le mouvement s’éteint, il sera repris plus récemment sous une forme actualisée et contemporaine.